Lampions chinois

Dans le taoïsme, le Tao est la Voie, mais il faut l’entendre sous plusieurs aspects : la leçon métaphysique, l’enseignement cosmogonique, la pratique spirituelle.

 

A l’origine du Taoïsme se situe le poème du Tao-te-king traditionnellement écrit par Lao Tseu, et les commentaires du Zhangzi (IV° s.) qui explicite les thèmes du texte précédent.

 

L’adepte du Tao doit atteindre la sérénité en conciliant en lui les deux aspects fondamentaux du réel, le yin et le yang, et en épousant humblement les cinq énergies originelles d’où sont issus, par exemple, les cinq éléments et les cinq directions de l’espace.

Le Tao, la force primordiale

A l’issue de sa formidable aventure, le Singe Souen Wu Kong est dit, selon le terme du Tao, Conscient de la Vacuité, ce qui signifie que sa conscience a finalement atteint un regard libérateur sur la véritable réalité universelle au-delà de toutes les illusions auxquelles il s’est confronté durant son parcours.

L’histoire du Singe se déroule d’abord dans un univers bouddhique. Bientôt l’influence du Taoïsme apparaît a contrario puisque Souen, au lieu d’obéir à la loi fondamentale du Tao, le Non-Agir (wou wei), ne fait que s’agiter, combattre, s’obstiner dans la démesure.

 

Néanmoins, il faut comprendre que son combat est lancé contre les pouvoirs fallacieux des faux dieux. Il se bat contre le côté simiesque de sa personne et de la société grimaçante comme elle l’est. Son épopée s’achèvera lorsqu’il aura pu recoller les deux parties de son arme brisée.

 

« Ma bonne petite masse, comment veux-tu que je te raccommode ? » Voilà Souen qui se penche vers les deux morceaux de métal.

Il souffle dessus. Rien n’y fait.

 

Alors il décide de changer l’un des morceaux en jour et l’autre en nuit. Ils ne s’accouplent pas.

Puis l’un en vide et l’autre en plein. Ils ne se connaissent pas.

Puis l’un en mort l’autre en vie. Ils s’ignorent.

Puis l’un en question, l’autre en réponse. Ils se taisent.

« Soyez l’un l’envers, l’autre l’endroit ! » commande-t-il. Rien ne bouge.

 

« Voilà ce que je prévoyais, dit le Singe. Les dualités ne sont rien, et pourtant cette ferraille est là, Yin à droite, Yang à gauche, et me nargue. Eh bien, changeons ces deux morceaux en deux aiguilles à broder que nous porterons derrière chacune de nos oreilles. »

 

« Est-ce donc fait ? » demande le dragon. « C’est fait, répond le Singe. C’est moi qui suis le ciment. »

Le Singe Egal Du Ciel

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Actualité : Sortie du livre "Le Singe égal du ciel" en poche chez Zulma le 10 Avril 2014

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